L’assainissement, un facteur clé pour combattre les maladies liées à la qualité de l'eau
En 2010, les nations Unies ont inscrit l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comme un droit de l’homme. Mais dix années plus tard, l’eau insalubre continuent de causer des dommages importants à la population mondiale. Chaque année, ce sont 2,6 millions de personnes qui meurent des maladies liées à l'eau et à un environnement malsain. De nombreuses recherches sont destinées à empêcher l’apparition et les effets de ces maladies. L’assainissement se révèle comme une des solutions les plus efficaces pour l’atteinte de ces objectifs. Il offre aux hommes, aux animaux et aux végétaux de bien meilleures conditions de vie.
L’ASSAINISSEMENT DANS LA GESTION DES RISQUES LIES A LA QUALITE DE L’EAU
L’assainissement est inhérent à la vie de l’homme. Il consiste à collecter, et évacuer les eaux usées dans la nature, en se débarrassant de ses polluants, Il nécessite une implication individuelle et collective.
En Côte d’Ivoire, une frange importante de la population est exposée aux dangers liés à la qualité de l’eau. 43% de la population, soit plus de 8 millions des personnes n’ont pas accès à l’eau potable. 4 millions de personnes, vivant majoritairement dans les zones rurales, consomment encore de l’eau en provenance de sources non améliorée.
Abidjan, la capitale économique reste la mieux desservie en eau potable. Mais la menace est réelle, car « le degré de filtration de cette eau laisse à désirer » informe une étude américaine. De plus, les 2010 km de réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales dont dispose la ville, ont suffi à ne raccorder que 40% de sa population.
Risques sécuritaires, violences sur les femmes, perte de productivité…
Dans les régions où l’assainissement est insuffisant ou inexistant, les femmes avec des enfants à bas âge notamment, refusent d’aller aux toilettes à proximité de la maison, de peur de se laisser surprendre par des inconnus, et de subir la honte qui en découlerait. Elles préfèrent donc attendre la tombée de la nuit pour se rendre dans les broussailles faire leurs besoins. Cette situation augmente les risques d’agression et de violences qu’elles peuvent subir. L’absence d’éclairage, la solitude, et la distance qui sépare le village de cet endroit, sont des facteurs aggravants.
La construction de toilettes dans les maisons, dans un bâtiment clos, contribuera à apporter des réponses adéquates à ces problèmes.
Par ailleurs, les personnes ne bénéficiant pas d’eau potable ou de moyens d’assainissement à proximité, mettent souvent plusieurs heures à se procurer cette ressource. Les travailleurs du privé ou du public, ainsi que les élèves, accusent régulièrement des retards pour se rendre à leur boulot ou à l’école. Ce temps perdu impacte négativement leur productivité, et représente un frein à l’accès des femmes et des filles à l’emploi et à la scolarisation. En effet, dans de nombreux ménages ivoiriens, les femmes sont pour la plupart responsables de l’approvisionnement et de la gestion de l’eau.
Les maladies hydriques
L’eau demeure ainsi la première source de mortalité en Côte d’Ivoire. Dans ce pays, on assiste à une nette progression des maladies liées à la qualité de l’eau, particulièrement celles de type diarrhéique. En 2018, Raymonde Goudou, la ministre ivoirienne de la santé, révélait que 88% des maladies diarrhéiques en zone rurale sont liées à la qualité de l’eau. Ces maladies ont un taux de létalité important, et les enfants de moins de 5 ans restent les plus vulnérables face à elles. Entre 2000 et 2003, elles représentaient 15 % de l’ensemble des décès enregistrés chez les moins de 5 ans. 5 % des décès enregistrés chez les nouveau-nés en 2000, et 16 % de ceux enregistrés chez les individus, tous âges confondus en 2002 étaient de leur fait.
Par exemple, le choléra a fait entre 2001 et 2007, 11700 victimes, dont 530 décès. La localité de Zouan Hounien, dans l’ouest du pays, a connu à elle seule 297 malades de choléra en 2006, dont 6 décès. Le taux de létalité chez les cas non traités peut atteindre 30 % à 50 %. Les chiffres réels peuvent être bien au-delà, les études affirment que le pays ne dispose pas de moyen de contrôle efficace.
L’accès à l’eau potable est le principal moyen pour contrer les effets de cette maladie. Une réhydratation correcte fait chuter à 1% le taux de létalité.
Outre ces maladies diarrhéiques, la poliomyélite avec 17 cas enregistrés en 2004, la dengue, la dysenterie, ou encore l’hépatite A sont toutes liées à la qualité de l’eau, et elles constituent des menaces sérieuses pour la santé des populations.
Enfin, même s’il n’est pas directement lié à la qualité de l’eau, le paludisme est de plus en plus évoqué par des experts. Les eaux marécageuses ou usées, et les zones en manque d’un assainissement adéquat sont en effet des foyers de propagation et de développement de l’Anophèle, dont la femelle est responsable de la maladie. Une baisse considérable de la mortalité causée par la maladie est observée ces dernières années, certes, mais les 1641 décès enregistrés en 2020, restent considérables.
Contre toutes ces maladies, l’assainissement représente un levier important à prendre en compte pour la lutte et l’éradication. Son impact sur l’évolution des maladies hydriques est fortement avéré. Des études ont démontré, en effet, qu’il pourrait empêcher 77% de celles-ci.
L’on en déduit qu’investir dans l’amélioration de l’assainissement conduit à de bonnes perspectives. L’OMS estime à cet effet, que 500 FCFA investi génère environ 3000 FCFA, glanés sur la baisse des dépenses de santé, la réduction du nombre de décès prématurés et des gains en productivité.
Le gouvernement ivoirien semble avoir pris la pleine mesure des enjeux de l’assainissement. En 2019, il a sollicité et obtenu 738 milliards de FCFA d’intentions de financement pour la réalisation de la première tranche du Schéma directeur de l’assainissement et du drainage (SDAD 2020-2024) dans le district autonome d’Abidjan. Ce projet permettra de réduire les polluants dans les eaux usées, et d’améliorer les conditions de vie des populations, en leur garantissant une eau plus sûre.
L’IMPLICATION DE LA SIPPEC DANS L’ASSAINISSEMENT
Au niveau de la SIPPEC, nous nous sommes inscrits dans une politique qui vise à atteindre des objectifs de développement durable.
Au nord de la Côte d’Ivoire, et dans la région de la Bagoué précisément, l’accès à l’eau potable reste particulièrement faible. Jeunes filles, femmes, et enfants parcourent des distances importantes pour s’approvisionner en eau nécessaire aux besoins ménagers. Pour faire face à cette situation et améliorer les conditions de vie de cette population, la Sippec a contribué à la construction d’un forage à Pongafré. Cette action vise à améliorer le niveau de scolarisation dans cette partie du pays qui détient l’un des taux les plus bas en la matière. Les enfants consacrent en effet moins de temps pour obtenir de l’eau, ce qui améliore leur niveau de ponctualité et d’assiduité à l’école.
Même quand l’eau est accessible, une grande partie de la population manque de moyens pour s’offrir un abonnement et se raccorder au réseau national. Cette situation favorise la fraude sur l’eau. Les infrastructures de collecte et de distribution d’eau souffrent elles, d’entretien. La subvention sur les branchements à l’eau potable dans le cadre du programme « Eau pour tous » que nous finançons, aide à offrir l’eau à un plus grand nombre. La mise à niveau des ouvrages de production et de transfert d’eau existants, et à la lutte contre la fraude permettront, elles, de préserver et mieux gérer les ressources en eau, et de maintenir la qualité des installations.
L’implication de notre société se traduit également par l’assistance que nous apportons aux acteurs directs ou indirects. Ces dernières années, les inondations ayant causé de nombreuses pertes en vies humaines, toute initiative tendant à contrer leurs effets méritent d’être soutenues. En offrant une enveloppe de 2 millions au groupement des sapeurs-pompiers, notre objectif est de garantir une prise en charge rapide et efficiente des victimes des inondations.
Toutes ces actions démontrent l’importance que nous accordons à l’eau, dans notre activité principale, et dans le cadre de notre responsabilité sociétale en tant qu’entreprise. Toute notre gamme de produits épouse ce principe qui, pour nous, est fondamental.